La batterie mot à mot: M comme métronome.

Le métronome est-il votre fidèle compagnon ou, au contraire, votre ennemi juré ?

Cet accessoire apprécié ou redouté nous donne le tempo, c’est-à-dire la vitesse à laquelle la musique doit être jouée. 

Le métronome traditionnel a été inventé par un horloger hollandais au début du XIXe siècle avant d’être breveté par un ingénieur allemand en 1816. Il s’agit alors d’un mécanisme d’horlogerie comprenant notamment un balancier indiquant des pulsations de durées égales et un contrepoids mobile pour régler le tempo.

De nos jours, les batteurs préfèrent les métronomes électroniques développés à partir de la deuxième moitié du XXe siècle. Il en existe désormais une multitude de modèles du plus simple au plus perfectionné. Et la révolution numérique permet également de transformer son smartphone en métronome ou de disposer d’une application fiable en quelques clics sur internet. Dans le même temps, cette nouvelle génération d’appareil propose des fonctions bien utiles comme la possibilité d’ajouter des indications visuelles aux repères sonores ou le tap tempo pour retrouver la vitesse originale d’un titre.

Le métronome nous aide à corriger notre perception approximative du temps. Vous l’avez sans doute constaté lors de votre apprentissage : il est très compliqué de conserver une pulsation régulière tout au long d’un morceau ou d’un exercice. De plus, nous avons naturellement tendance à accélérer le rythme lorsqu’on est à l’aise ou, au contraire, à le ralentir face à une difficulté. Le stress de jouer en public ou tout simplement notre humeur du moment peuvent également influencer notre sens du tempo.

Photo : FR[ed]C – Rim Shot & Ghost Note

En répétant nos gammes avec un métronome, l’objectif n’est pas d’obtenir la précision froide et chirurgicale d’une machine.

Le but est davantage de développer notre perception du tempo et d’acquérir une horloge interne suffisamment fiable pour être transmise aux membres du groupe. Pour le batteur, c’est une occasion de sortir de sa bulle, de prendre conscience de son environnement et d’interagir avec les autres musiciens.

Les premiers pas avec un métronome sont vraiment rébarbatifs. Comment réussir à suivre une machine qui impose un rythme implacable ? Cependant, les coups hasardeux sont peu à peu plus précis jusqu’à ne plus entendre le clic. Il existe différents exercices destinés à apprivoiser le métronome jusqu’à ce que son utilisation devienne instinctive.

Ces exercices trouvent ensuite de nombreuses applications : consolider la précision rythmique, garder un tempo régulier tout au long d’un morceau, contrôler les différents débits, améliorer son placement, etc.

Mais le métronome reste un outil, un guide. Il est inutile d’être obnubilé par son martèlement constant au détriment d’une musique vivante et d’un ressenti propre à chaque style. Parallèlement, le batteur devra travailler les nuances, la dynamique, la musicalité, l’intention, l’interprétation, le feeling sans lesquels il pourrait se transformer en… boîte à rythmes déshumanisée !

FR[ed]C

Retrouvez La Batterie… Mot à Mot ! sur Rim Shot & Ghost Note.

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